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Retard du train Strasbourg Port Bou/Nice: la SNCF fait son mea culpa
Confrontée à l'irritation de ses syndicats et usagers, la SNCF a publiquement fait son mea culpa mardi dans l'affaire du retard du train Strasbourg-Port Bou/Nice, reconnaissant des erreurs inacceptables et concluant que le voyage aurait dû être reporté.
Dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 décembre, le train 4295 reliant Strasbourg à Nice et Port Bou, avec à son bord 600 passagers, a subi un enchaînement exceptionnel et rarissime de cinq incidents qui ont engendré un retard cumulé de 15 heures, a résumé Barbara Dalibard directrice générale SNCF Voyages lors d'une conférence de presse présentant un rapport d'enquête remis au gouvernement.
L'analyse des causes fait notamment apparaître une réutilisation trop rapide de la rame utilisée la veille.
Mais selon elle, ce retard invraisemblable résulte avant tout du "défaut de relève du conducteur". "Le train s'est retrouvé à Belfort sans la relève : c'est quelque chose de très exceptionnel, de pas acceptable" qui a conduit l'entreprise à "renouveler toutes les consignes" aux équipes "pour s'assurer que ça ne se reproduise pas", a-t-elle insisté.
Priée d'expliquer la lenteur de la relève (7 heures), Mme Dalibard a souligné qu'à l'instar d'un pilote de ligne, un conducteur "conduit un certain type de train" avec une formation spécifique. "A Belfort, le fait de disposer d'un conducteur avec toutes ces compétences n'était pas forcément facile", a-t-elle dit.
Au lendemain de l'incident, le patron, Guillaume Pepy, avait expliqué que "les conditions météorologiques" avaient "rendu la recherche d'un conducteur disponible puis son acheminement en taxi depuis Lyon extraordinairement longs".
Mardi, la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a déploré de ne pas avoir été correctement informée. "On m'a dit que le conducteur n'a pas pu (arriver à temps) à cause de la neige", a-t-elle déclaré sur Radio classique.
A cet incident, s'est ajoutée la panne d'un TER sur la voie et de la locomotive du train, liée à l'insuffisance des opérations de maintenance sur la rame, arrivée la veille à Strasbourg avec plus de huit heures de retard, a admis la SNCF.
La SNCF conclut qu'il aurait mieux valu reporter le voyage.
"On aurait dû faire des opérations de maintenance plus importantes mais notre souci de faire partir nos clients à l'heure a prévalu. Nous aurions dû loger nos clients à Strasbourg et les faire repartir dans de meilleures conditions le lendemain", a encore déclaré Mme Dalibard.
Ce rapport est "une vraie coquille vide" a jugé le syndicat Sud-Rail: la SNCF "ne tire aucun enseignement de cette succession de dysfonctionnements".
Le syndicat exhorte la SNCF à "cesser sa politique de démantèlement de l'entreprise" et "cesser de faire des économies sur l'entretien des voies", "sur la maintenance du matériel roulant" et "sur le personnel SNCF".
De son côté, l'Association des usagers des chemins de fer de la région Ouest a lancé le 27 décembre une pétition nationale "SNCF ras-le-bol" (1.471 signatures mardi en fin de matinée).
Les signataires "n'acceptent pas d'être traités comme des vaches à lait, juste bons à être entassés dans des trains qui arrivent en retard et à payer toujours plus pour un moindre service", selon le texte.
Mme Dalibard a reconnu que les services étaient perfectibles mais réfuté un manque de rames TGV disponibles.
L. L
Dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 décembre, le train 4295 reliant Strasbourg à Nice et Port Bou, avec à son bord 600 passagers, a subi un enchaînement exceptionnel et rarissime de cinq incidents qui ont engendré un retard cumulé de 15 heures, a résumé Barbara Dalibard directrice générale SNCF Voyages lors d'une conférence de presse présentant un rapport d'enquête remis au gouvernement.
L'analyse des causes fait notamment apparaître une réutilisation trop rapide de la rame utilisée la veille.
Mais selon elle, ce retard invraisemblable résulte avant tout du "défaut de relève du conducteur". "Le train s'est retrouvé à Belfort sans la relève : c'est quelque chose de très exceptionnel, de pas acceptable" qui a conduit l'entreprise à "renouveler toutes les consignes" aux équipes "pour s'assurer que ça ne se reproduise pas", a-t-elle insisté.
Priée d'expliquer la lenteur de la relève (7 heures), Mme Dalibard a souligné qu'à l'instar d'un pilote de ligne, un conducteur "conduit un certain type de train" avec une formation spécifique. "A Belfort, le fait de disposer d'un conducteur avec toutes ces compétences n'était pas forcément facile", a-t-elle dit.
Au lendemain de l'incident, le patron, Guillaume Pepy, avait expliqué que "les conditions météorologiques" avaient "rendu la recherche d'un conducteur disponible puis son acheminement en taxi depuis Lyon extraordinairement longs".
Mardi, la ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet a déploré de ne pas avoir été correctement informée. "On m'a dit que le conducteur n'a pas pu (arriver à temps) à cause de la neige", a-t-elle déclaré sur Radio classique.
A cet incident, s'est ajoutée la panne d'un TER sur la voie et de la locomotive du train, liée à l'insuffisance des opérations de maintenance sur la rame, arrivée la veille à Strasbourg avec plus de huit heures de retard, a admis la SNCF.
La SNCF conclut qu'il aurait mieux valu reporter le voyage.
"On aurait dû faire des opérations de maintenance plus importantes mais notre souci de faire partir nos clients à l'heure a prévalu. Nous aurions dû loger nos clients à Strasbourg et les faire repartir dans de meilleures conditions le lendemain", a encore déclaré Mme Dalibard.
Ce rapport est "une vraie coquille vide" a jugé le syndicat Sud-Rail: la SNCF "ne tire aucun enseignement de cette succession de dysfonctionnements".
Le syndicat exhorte la SNCF à "cesser sa politique de démantèlement de l'entreprise" et "cesser de faire des économies sur l'entretien des voies", "sur la maintenance du matériel roulant" et "sur le personnel SNCF".
De son côté, l'Association des usagers des chemins de fer de la région Ouest a lancé le 27 décembre une pétition nationale "SNCF ras-le-bol" (1.471 signatures mardi en fin de matinée).
Les signataires "n'acceptent pas d'être traités comme des vaches à lait, juste bons à être entassés dans des trains qui arrivent en retard et à payer toujours plus pour un moindre service", selon le texte.
Mme Dalibard a reconnu que les services étaient perfectibles mais réfuté un manque de rames TGV disponibles.
L. L
Publié le mercredi 5 janvier 2011 à 10h19